L’allocation fine en actions
26 octobre 2013 Laisser un commentaire
Cet article s’intéresse aux choix d’investissement au sein de la classe d’actif actions. Ces choix sont :
– géographique : domestique vs non domestique
– sectoriel
– de style : growth vs value
– de taille : Grande vs petite capitalisation
– de type : gestion active (ie choisir un gérant pouvant créer de l’alpha) vs gestion passive (ie choisir un ETF ou le bêta d’un marché)
L’allocation stratégique prendra en compte souvent le facteur géographique ou sectoriel alors que l’allocation tactique s’engagera en complément sur des choix de style, plus rarement sur des choix de taille. Le dernier point « type » est pour ainsi dire quasiment toujours oublié ou subit sans résulter d’un véritable choix d’investissement.
Si toutefois un allocataire veut prendre en compte ces facteurs de manière globale, il va mesurer leurs corrélations afin d’établir un portefeuille optimal en fonction de ses anticipations. Cela va résulter en un portefeuille finalement équilibré, sans grandes convictions, chacun de ces facteurs ayant tous eu leurs heures de gloire dans le passé. Mais il y a plus grave et cette approche est en réalité une erreur de conception profonde du processus d’investissement. De même, réserver ces choix pour l’allocation tactique implique que ces choix ne relèvent que du market timing (ie en réaction à une nouvelle information) sans prêter d’attention à.
Or si on sait anticiper les cycles favorables à l’un ou l’autre de ces facteurs, notre processus d’investissement est énormément enrichi. On pourra même y ajouter un cycle plus connu nous permettant de choisir entre actions et obligations.
Un exemple
Prenons le facteur taille. Une allocation standard est de choisir la répartition en capitalisation des marchés, soit en Europe 80% Large et 20% Small. Or si on étudie la performance relative de ces deux marchés, on se rend compte que « Small » est un facteur pays, les petites entreprises étant beaucoup plus sensibles à une conjoncture locale alors que les grandes entreprises sont mondialisées. De là, une conjoncture nationale étant schématiquement donnée par des conditions budgétaires et fiscales qui sont loin d’avoir une folle dynamique, il est aisé de trancher entre grandes et petites capitalisations.
Synthèse
Ainsi, il semble efficace de porter attention aux facteurs ci-dessus, d’identifier quelques indicateurs caractérisant leur attractivité relative afin d’apporter une peu plus de dynamisme à l’allocation stratégique tout en évitant les principaux défauts de l’allocation tactique, à savoir le risque de réaction émotionnelle, la multiplicité des coûts de transaction si les dérivés ne sont pas utilisés, la difficulté intrinsèque du market timing, une rentabilité parfois non pertinente et les moyens énormes nécessaires à la surveillance des marchés. Cette approche apparaît ainsi appropriée aux investisseurs institutionnels, aux gérants de patrimoine ou aux banquiers privés.
Mise en oeuvre
Mener cette analyse est relativement accessible. Une bonne base de données et la maîtrise de la construction de loi de probabilités permet de concevoir des outils simples, robustes et facilement mis à jour.