Stratégie flexible et patrimoniale sur indice actions
9 septembre 2015 Un commentaire
Cet article présente un indicateur de market timing uniquement fondé sur des prix, et de leurs variations, d’un actif financier, ici l’indice S&P 500.
Les principes que nous souhaitons appliquer sont les suivants :
– lors d’un mouvement extrême (que nous qualifions un peu plus bas) d’un actif, celui-ci est suivi un comportement de « retour à la moyenne » en général, nous pouvons donc utiliser ces observations exceptionnelles pour anticiper une force de rappel.
– la détermination de ces mouvements extrêmes est réalisée par l’utilisation de la loi de probabilité des mouvements sur le sous-jacent retenu.
Premier outil : la distribution des rendements périodiques
La période de temps utilisée dans cet exemple est la journée. Cette période n’est pas un horizon de temps (de gestion) mais la fréquence d’intervention (trop ?) observée sur un fonds flexible classique.
Nous utilisons, assez arbitrairement, les données sur le S&P 500 depuis le 31/12/1986 (trouvées sur Yahoo !). Le choix de cette date répond à plusieurs critères :
– Construire une distribution à partir d’un nombre suffisant de données et tester le comportement de l’indicateur lors de la crise de 2008
– Ne pas intégrer de données trop anciennes, même si cela reste possible
– Pouvoir comparer des indicateurs créés à partir d’autres indices plus récents, ceci sur une même période de temps de déroulé.
Au 24 août2015, la distribution est représentée dans la figure ci-dessous.
Nous avons indiqué les performances à +/- 2 écart-types et la dernière performance. Notons à ce stade que beaucoup d’auteurs supposent que la probabilité contenu entre les doubles écart-types est de 95% (assimilation de la distribution à une loi normale) hors c’est souvent loin d’être le cas. Aller au delà des 2 écart-types n’est pas toujours si exceptionnel que cela et c’est pourquoi nous ne nous contentons pas de ces limites.
Nous avons placé également la dernière performance quotidienne de notre historique. Celle-ci est bien au delà des droites définissant les doubles écart-types. Ceci nous amène à l’outil suivant.
Deuxième outil : la probabilité cumulée de la performance quotidienne de l’actif
Cette performance de -4% possède, grâce à la distribution construite, donc une probabilité de réalisation qui se mesure comme la probabilité d’obtenir une performance plus faible que -4%, soit l’aire sous la courbe de distribution à gauche de la droite rouge. Nous complétons ci-dessous notre premier graphique avec cette information.
Construction de l’indicateur
Si nous répétons cette construction chaque jour de notre historique, nous obtenons une série de probabilité cumulée qui indique le caractère plus ou moins exceptionnelle de la situation dans laquelle nous nous trouvons jour après jour.
Le franchissement de la ligne rouge supérieure (respectivement inferieure) traduit une pression de vente (respectivement d’achat). On identifie par exemple les zones de tension et les points lors des crises de 2008-2009 et 2011-2012. L’indicateur au 24 août 2015 indiquait également une force de rappel d’achat.
Validation de l’indicateur
Une approche courante de validation est la construction d’un backtest qui traduit l’application d’une stratégie d’investissement liée à notre indicateur. Bien évidemment, celui ne reflète pas un investissement réel mais permet de lire s’il y a ou non pertinence de cet indicateur.
Une première stratégie (en bleu ci-dessous) est de simuler un investissement en fonction de la confiance dans le rebond attendu le lendemain que l’on mesure comme le complémentaire à la probabilité cumulée de la dernière performance quotidienne.
Une seconde stratégie plus simple (en gris) est de n’investir (à 100%) que si cette confiance est au dessus d’un certain niveau élevé, par exemple 80% (nous n’envisageons que des positions longues). Dans les autres cas, nous ne nous exposons pas.
L’application de ces stratégies donnent les résultats suivants, l’indice S&P500 est en rouge, base 100 fin 2006 :
Sans être fantastique, l’effet de protection attendue par une stratégie flexible est capté dans une proportion suffisamment forte pour être intéressant. Le départ base 100 avant l’année 2008 induit visuellement un écart de performance qu’il faut relativiser. Pour cela, nous donnons dans le tableau suivant quelques caractéristiques classiques. L’année 2015 s’achève ici au 24/08/2015.
Une approche plus précise aurait utilisé des instruments financiers réels (l’indice n’étant pas directement investissable), par exemple, en investissant dans un ETF S&P 500 total return, puis en ajustant l’exposition fournie par l’indicateur en mettant en place une couverture à l’aide de contrats futures sur S&P 500. Les contrat futures restant négociables après la clôture du marché cash, il n’y a aucun problème à préparer son exposition pour le lendemain. De plus, ces mouvements ne sont pas brutaux en fin de journée mais sont perçus bien plus tôt, nous donnant ainsi très rapidement dans la journée, le délai nécessaire à la mise en œuvre de la stratégie. La stratégie profiterait alors également des dividendes des composants de l’indice.
Conclusion
Au vu de ces résultats, ce type d’indicateur peut donner une information intéressante concernant les mouvements de marché actions. Il demande toutefois une forte réactivité (quotidienne) qui n’est pas toujours accessible à l’investisseur.
CECI N’EST PAS UNE RECOMMANDATION D’INVESTISSEMENT.
Ping: Stratégie Flexible (suite de l’article du 12 septembre 2015) | Allocation et Gestion d'Actifs