Turquoise, l’autre couleur de l’hydrogène

Si l’hydrogène n’a ni couleur ni odeur, sa création, elle, se voit illustrée par une palette de couleurs digne des grands maîtres. Celles-ci caractérisent la source énergétique en permettant la production, allant de la plus discréditée en termes d’émissions de CO₂, l’hydrogène noir obtenu par gazéification à partir de charbon, à la plus neutre, l’hydrogène vert obtenu par électrolyse grâce une électricité obtenue par une source renouvelable. A l’intérieur de ce spectre, l’hydrogène bleu attenue les émissions nocives des techniques « les plus sombres » par captage puis stockage du CO₂ (voir un précédent commentaire sur ce sujet). Une conséquence est la hausse du coût de l’hydrogène.

Une autre voie, déjà ancienne mais redécouverte par les médias, est l’hydrogène turquoise. La technique est celle de la pyrolyse à partir de (bio-)méthane : ce gaz porté à plus de 1000°C se décompose pour donner de l’hydrogène, du carbone mais pas de CO₂. Ce carbone peut lui aussi s’utiliser comme matériau de construction par l’industrie. De plus, si le méthane est issu de la décomposition de matières organiques, il a capté du CO₂ et le bilan de l’opération peut présenter un bilan carbone négatif.

Rappelons que l’utilisation de l’hydrogène ne crée que de l’eau et de l’énergie. Des plans massifs d’investissement sont à l’œuvre notamment en Allemagne (9 milliards d’euros), en France (7 milliards) pour rendre cette ressource (en version non émettrice de CO₂) économiquement viable (objectif d’1.5$/kg en 2030 contre 3.7 à 6.1$/kg aujourd’hui).