Pas de miracle avec l’hydrogène

Plusieurs fois nous avons mentionné l’hydrogène comme une solution énergétique du futur. Sans remettre en cause cette tendance, il faut rester lucide sur les impacts qu’un tel choix entraîne. Une étude d’une association américaine de défense de l’environnement (l’Environmental Defense Fund, ou EDF, ça ne s’invente pas) nous alerte sur les conséquences d’une utilisation plus large de cette ressource.

En effet, la molécule d’hydrogène étant particulièrement petite (huit fois plus petite qu’une molécule de méthane), elle est difficile à contenir ; elle peut s’échapper facilement dans l’atmosphère, d’autant plus que le trajet est long entre son lieu de production et d’utilisation . Simulant différents taux de fuite, cette étude montre que les émissions de gaz à effet de serre (GES) pourraient mettre en balance les bénéfices climatiques attendus.

En effet, selon par plusieurs études britanniques, les molécules d’hydrogène réagissent avec d’autres gaz à effet de serre augmentant leurs effets nuisibles. On connait déjà les effets négatifs en combinant l’hydrogène avec le méthane et l’ozone dans la couche basse de l’atmosphère mais ceux-ci existeraient aussi sur les couches supérieures (interaction avec la vapeur d’eau et l’ozone de la stratosphère).

Les conséquences indirectes des fuites pourraient ainsi augmenter le réchauffement climatique. Ainsi, le juste calcul des émissions est primordial pour éviter de remettre en cause les avantages attendus. Ensuite, au delà de l’exploitation de la ressource hydrogène, la réduction des fuites au sein des diverses infrastructures est prioritaire : pipelines de gaz, joints des raccords, stations de compression,… Aujourd’hui, le pire moyen de transport serait le camion-citerne avec 13.2% du volume déplacé perdu dans l’air.

La recherche et développement a donc encore du chemin à parcourir afin de sécuriser l’utilisation l’hydrogène, les gouvernements également en favorisant toujours et encore les investissements pour la sécurité future. Imaginerait-on le nucléaire sans son ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire qui comme le rappel son site internet assure, au nom de l’État, le contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection, pour protéger les personnes et l’environnement) ? Les nouvelles sources d’énergie méritent certainement leur(s) « Autorité(s) ».

Références

https://www.edf.org/blog/2022/03/07/hydrogen-climate-solution-leaks-must-be-tackled

Cliquer pour accéder à fugitive-hydrogen-emissions-future-hydrogen-economy.pdf

Agir pour accélérer le développement de l’hydrogène


https://www.asn.fr

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