La longue vie
1 octobre 2022 Laisser un commentaire
Nos enfants qui viennent au monde cette année disposent une forte probabilité de devenir centenaire. L’allongement de l’espérance de vie transforme la société et son fonctionnement. La silver economy telle qu’elle est souvent entendue limite cette population à sa capacité à consommer biens et services, c’est assez réducteur. Pire encore lorsqu’on l’assimile aux seuls coûts que les seniors créeraient. La longévité ne serait donc pas un progrès mais un fardeau ?
Avec l’allongement de la durée de vie en bonne santé, le senior participe pleinement, comme les actifs, à la dynamique de l’évolution de nos sociétés et ceci de manière essentielle. En activité, l’expérience d’employés ou de salariés plus âgés bénéficie à l’entreprise si elle sait maintenir leurs compétences. Après la vie professionnelle, le temps que les retraités consacrent au bénévolat sous toutes ces formes, en particulier à la formation des plus jeunes, créent de la richesse pour leur pays.
Ainsi, il est nécessaire d’investir pour rendre attractif le prolongement de la vie au travail et après celui-ci, mais aussi de s’adapter à un nouveau schéma du parcours de vie. Dorénavant, l’ordre établi à l’après-guerre – étude, puis travail puis retraite – n’existe plus. On se forme à tout âge, on change de carrière, on privilégie sa famille ou ses loisirs. Il n’y a plus de parcours type qui a pu découler sur un modèle de retraite quasi général. Chaque parcours est de plus en plus personnalisé et ce n’est plus l’âge qui dicte dans quelle case placer l’individu mais ses propres choix.
L’investissement devra porter aussi sur la prévention et l’accompagnement plutôt que de palier difficilement aux soins curatifs : assurer l’employabilité des plus jeunes séniors plutôt que de prévoir un système de pré retraite, anticiper la fragilité des plus anciens plutôt que d’ouvrir en urgence des lits en EHPAD. Finalement investir sur les séniors c’est investir sur toutes les générations à la fois.