Avant le Small Data, la découverte du hasard
15 décembre 2016 Laisser un commentaire
Le terme « hasard » né au 12ème siècle signifie alors apparition incertaine d’événements détachés de toute cause identifiable. L’origine étymologique viendrait d’un jeu de dé arabe, Az Zahr. Zahr signifie « fleur » et une fleur ornait l’une des faces du dé. Le nom passe ensuite dans la langue espagnole : Azar puis en français hasard et peut aussi se rapporter à un coup favorable. Il reste lié à l’univers du jeu (de hasard). Au 13ème siècle, une connotation négative s’y attache : le mauvais coup puis deux siècles plus tard, il signifie risque ou danger (« les hasards de la guerre »). Au 16ème siècle, il redevient un élément plus neutre lié à un événement non prévu, qui se produit sans raison apparente, identique au sens usuel actuel.
Cerner et comprendre le hasard apparaît présomptueux mais de nos jours, il est souvent accepté que le « hasard n’existe pas, tout a une cause et une raison d’être », selon d’Ostad Elahi (1855-1974). René Thom [Thom] s’oppose à la place laissée au hasard dans le discernement d’un phénomène et dans la cause l’ayant engendrée. En effet, on peut considérer que cet « objet » hasard est une création humaine permettant de pallier l’absence ou l’insuffisance de compréhension d’un phénomène déterministe, ou l’incapacité (technique, financière,…) à produire les informations nécessaires à cette compréhension ou à une mesure exacte. Derrière ce déterminisme inexplicable, le hasard n’est plus un inconnu subi et apparait probabilisable.
[Thom] Thom René, Prédire n’est pas expliquer, Champs, Flammarion, 1991