Gestion de bilan sous Solvabilité 2

Solvency Capital Requirements – ou SCR – sont les nombres clés du Pilier I de la directive Solvabilité 2 (voir  [1] par exemple). Toute entreprise concernée (un assureur, une mutuelle) doit calculer un montant de fonds propres dépendant de ses engagements et de ses placements. Le résultat donne le niveau (théorique et réglementaire) de capital qui assure solvabilité et viabilité de la compagnie.

Si les SCR des engagements sont les conséquences du modèle économique, ils peuvent toutefois guider la politique commerciale de l’assureur. Sur le long terme, celle-ci influence la diversité de ces engagements. A court terme, les actifs liquides sont les seuls leviers pour maîtriser l’utilisation des fonds propres.

Par conséquent, il est essentiel de comprendre comment chaque ligne des placements ou des engagements contribue au SCR total de l’activité de l’entreprise. Bien sûr, pour les actifs ou provisions exposés à un unique facteur de risque, il n’y a pas de difficulté. Cependant, lorsqu’ils dépendent de plusieurs des facteurs retenus par la directive, nous devons tenir compte des corrélations.

Le principe de la directive est de travailler avec la (une ?) « valeur de marché » des actifs et des passifs. Nous retenons deux objectifs à cela. Le premier, évidemment, est la pérennité de l’assureur en imposant un montant de réserve suffisant défini pour absorber un choc prédéfini. Le second, plus implicite, est de développer la culture de la gestion des risques au cœur de la compagnie avec une démarche active dans la gestion du bilan. Enfin, bien qu’en dehors de notre sujet ici, il faut noter que le pilier II, l’ORSA, en redonnant la main à l’entreprise pour évaluer ses risques, rappelle à tous qu’il ne faut pas croire que c’est en suivant une réglementation à la lettre qu’on pratique une gestion risque efficace.

On peut montrer qu’un SCR quelconque, le SCR de base par exemple, peut se décomposer en SCR marginaux MSCRj ne dépendant que d’un seul facteur de risque j dont l’expression reste assez simple et dépend de la corrélation du facteur j avec l’ensemble des autres facteurs. Ainsi,

SCR = MSCR1 + MSCR2 + … + MSCRn

La contribution au SCR pour le risque j, CSCRj, est alors simplement

CSCRj = MSCRj / SCR

Et nous avons CSCR1 + CSCR2 + … + CSCRn = 1.

Cette décomposition donne alors une compréhension fine de la structure  du SCR global de la compagnie ou de la branche de cette compagnie. Il est alors aisé de détecter les éléments les plus consommateurs de capital et ainsi d’agir pour optimiser le capital en fonction de l’activité.

[1] CEIOPS/EIOPA, QI5 technical specifications, July 2010. disponible sur
https://eiopa.europa.eu/fileadmin/tx_dam/files/consultations/QIS/QIS5/QIS5-technical_specifications_20100706.pdf

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